Célèbre pour ses montagnes et son puissant secteur financier, la Suisse joue aussi un rôle incontournable dans le commerce international des matières premières. Pour vous permettre d’en savoir plus à ce sujet, nous vous proposons ce mois-ci un zoom sur cette activité. Vous découvrirez les matières premières négociées par la Suisse, les atouts du pays sur ce secteur, mais aussi les dernières décisions prises par le Conseil Fédéral à son endroit.
Ressources naturelles limitées, mais acteur de premier plan !
À première vue, la Suisse, avec son relief important, ne possède que des stocks limités, voire inexistants, de matières premières. Son rôle central dans le négoce international de matières premières ne provient donc pas du sol, mais de certains avantages qui le favorisent.
Trois éléments peuvent expliquer cette situation :
- Sa neutralité politique : En se tenant à l’égard des conflits, le pays présente une image de stabilité, idéale pour le commerce international, surtout lorsqu’il s’agit de matières premières stratégiques.
- Son cadre réglementaire : La législation suisse et la surveillance réglementaire qui s’avère très discrète ont permis d’attirer de nombreuses entreprises de négoce. Ces dernières se sont installées dans le pays afin de piloter et influencer les prix et les marchés au niveau international.
- Sa fiscalité avantageuse : Ajoutons que la fiscalité de la Suisse associée à un secteur financier performant et stable a fini de convaincre les potentiels investisseurs étrangers.
Les matières premières concernées par cette activité commerciale sont très nombreuses. Nous pouvons notamment citer :
- Les métaux et minéraux : L’or, le cuivre, le zinc, le plomb, le nickel et le fer ;
- Les matières premières énergétiques : Le pétrole brut et le gaz ;
- Les matières premières agricoles : Le blé, le sucre, le café, le soja et le maïs.
Bien entendu, la Suisse ne se place pas en tant que productrice ou consommatrice, mais en tant qu’intermédiaire. Cependant, cette position lui permet tout de même d’être présente sur l’ensemble de la chaîne de valeur. La Suisse possède ainsi des mines, des droits d’exploitation pétrolière, mais aussi des réseaux de stations-service offrant la possibilité de commercialiser les matières premières.
Le secteur suisse des matières premières en chiffres
La Suisse est un acteur essentiel du négoce de matières premières, c’est entendu, mais que cela représente-t-il en chiffres ?
- Le pays contrôle au niveau mondial 35% du marché du pétrole, 60% des métaux, 50% des céréales et 40% du sucre ;
- Le secteur des matières premières représente 35 000 emplois répartis dans 400 entreprises ;
- Les entreprises présentes en Suisse comprennent des poids lourds mondiaux tels que Valcambi SA, Metalor Technologies SA, Glencore, Trafigura, Cargill et ADM.
Quel impact sur l’économie suisse ?
Ce secteur est capital pour le pays et pourtant le Conseil Fédéral suisse n’est pas en mesure d’évaluer la part des matières premières dans le PIB. Pour cette raison, les autorités désirent réaliser un audit afin d’en savoir plus à ce sujet.
Cette information est importante, car suite à l’invasion de l’Ukraine par la Russie, la Suisse fut dans l’incapacité de prévoir les répercussions économiques des sanctions sur ce secteur économique, pourtant incontournable.
D’ici 2026 au plus tard, le pays pourra donc en savoir plus sur l’importance réelle du secteur sur l’économie helvétique. Les données récoltées auprès de toutes les entreprises employant au minimum trois personnes permettront d’accéder à une vision commerciale et stratégique plus fine. La Suisse aura alors toutes les cartes en main pour accroître sa croissance sur le secteur des matières premières pour en faire plus que jamais un élément central de la réussite économique du pays.
