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COP19 de la CITES et préservation des espèces menacées

COP CITES

Du 14 au 25 novembre se déroule au Panama la COP19 de la Convention sur le commerce international des espèces de faune et de flore sauvages menacées d’extinction (CITES). Il s’agit donc de la 19e édition de cet événement qui vise à protéger la biodiversité. Lors de cette rencontre internationale, de très nombreuses espèces animales joueront leur survie.

La Convention sur le commerce international : Les objectifs

Depuis 1975, les États se rassemblent tous les deux ou trois ans lors de la COP. Cette dernière traite du commerce international des espèces sauvages et leur protection éventuelle. Elle n’agit toutefois pas sur le commerce local et n’intervient pas sur les marchés d’animaux sauvages comme celui de Wuhan, en Chine.

Pas moins de 38 000 espèces animales et végétales sont répertoriées dans les annexes de la convention. L’événement est donc l’occasion de se pencher sur l’état de ces différentes espèces et des conséquences de leur commerce sur leur survie.

Ainsi, si une majorité des participants estime que c’est bien le commerce international qui impacte négativement telle ou telle espèce, son commerce peut être limité, voire interdit.

Si les décisions de la Convention sont non contraignantes, elles sont dans les faits respectées par les États participants.

L’importance de la COP de la CITES

Les décisions prises lors de la Convention ne sont pas anodines. En 2019, elle avait ainsi permis de renforcer la protection des girafes, des éléphants et inscrit 18 requins à son Annexe II.

Il existe en effet deux annexes :

  • L’Annexe I : Plus haut niveau de protection des espèces menacées. Interdit tout commerce international sauf l’importation à des fins scientifiques.
  • L’Annexe II : Encadre le commerce international de l’espèce, mais ne l’interdit pas. Fixe l’obligation d’un permis d’importation ou d’un certificat de réexportation.

COP19 2022 : Des enjeux majeurs

Cette année, les représentants de 184 États se réuniront pour statuer sur des espèces remarquables, pourtant menacées par le commerce international.

Les requins

L’une des 52 propositions étudiées cette année concerne l’inclusion de toutes les espèces de la famille des requins à la liste des espèces dont le commerce est limité. Comme l’explique Ilaria Di Silvestre, responsable des campagnes européennes pour le Fonds international pour la protection des animaux (IFAW) : “ Ce serait un moment historique, si ces propositions sont votées : nous passerions d’un contrôle sur 25% environ du commerce d’ailerons de requins à plus de 90% ”.

Les ailerons de requins sont majoritairement exportés vers l’Asie. Ils sont utilisés en soupe dans la cuisine traditionnelle. Des croyances prêtent aussi aux ailerons des vertus curatives contre le cancer. L’Europe quant à elle utilise le cartilage dans des produits censés lutter contre l’arthrose[1].

Les grenouilles de verre

Ces grenouilles sont des animaux étonnants. D’après Carlos Taboada, biologiste à l’université Duke (Caroline du Nord), les jeunes grenouilles de verre réorganisent physiquement l’intérieur de leurs cellules et de leurs tissus afin de devenir des adultes translucides.[2] Il est ainsi possible de voir les poumons, les intestins, la présence d’œufs et les battements du cœur à travers leur peau[3].

Malheureusement, elles sont elles aussi menacées d’extinction, car elles sont vendues sur le marché des collectionneurs d’animaux aux États-Unis et en Europe. La fragmentation de leur habitat, le réchauffement climatique et diverses maladies viennent encore empirer la situation. Pour cette raison, une proposition vise à l’inclure à l’Annexe II.

Un effort à long terme

Bien entendu de très nombreuses autres espèces s’ajoutent aux requins et aux grenouilles de verre. Nous pouvons notamment citer des crocodiles, des lézards, des serpents ou bien encore des tortues. Certaines espèces végétales sont elles aussi concernées par la Convention comme l’acajou africain.

Pour cette raison, la COP de la CITES est d’une importance capitale. En fédérant les énergies des différentes nations, il est possible d’envisager à terme un commerce mondial équitable et responsable.

[1] Geo, Le commerce d’ailerons de requins, une pratique légale qui rapporte gros, 2022

[2] National Geographic, La grenouille de verre, véritable merveille de la nature, site consulté en novembre 2022

[3] Natura Sciences, Les grenouilles de verre, des espèces vulnérables et en voie d’extinction, 2019

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