Ces trois dernières années, le commerce maritime international a dû faire face à une situation inattendue. La crise de la Covid-19 a en effet fortement impacté le marché durant de nombreux mois. Le trafic avait certes connu un essor considérable suite au reflux de l’épidémie. Cependant, l’euphorie mondiale semble retomber, car les échanges commerciaux par voie maritime ralentissent.
Comment évolue le marché actuellement et quelles sont les tendances ? C’est que nous allons essayer de déterminer.
Conteneur maritime : le prix redescend enfin !
La complexité de la situation mondiale avait vu monter en 2022 le prix du conteneur à des hauteurs historiques. Cependant, la tendance semble aujourd’hui s’inverser. En effet, le 14 octobre dernier, l’indice SCFI (Shanghai Containerized Freight Index) est passé sous la barre des 2 000 dollars pour un conteneur de 20 pieds. C’est une baisse considérable quand on sait que le même type de conteneur affichait un tarif de 5 110 dollars en janvier de cette année.
Notons toutefois que si les prix spot du fret maritime descendent, le coût du passage par le canal de Suez est quant à lui en augmentation de près de 15%. La situation reste donc encore instable.
Comment expliquer ce ralentissement des échanges mondiaux ?
La situation n’est pas plus simple depuis que l’épidémie de Covid-19 a relâché son emprise sur les économies occidentales. En effet, la guerre en Ukraine a une nouvelle fois bouleversé les marchés mondiaux.
Les conséquences sont nombreuses :
- Une inflation en hausse dans l’ensemble des économies développées ;
- Une crise énergétique mondiale potentiellement durable ;
- Une réduction de la demande pour les biens manufacturés ;
- L’augmentation de la valeur du dollar face aux autres devises ;
- Une augmentation des taux d’intérêt.
Les différents acteurs du commerce international vont par conséquent devoir composer avec cette complexité durant de longs mois.
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Des chaînes d’approvisionnement encore fortement perturbées
Ajoutons que même si un ralentissement est visible, il ne se répercute pas encore sur les chaînes logistiques. Selon ING, la congestion des ports de taille moyenne ou l’allongement des routes maritimes sont des tendances qui se poursuivront au moins jusqu’à l’année prochaine.
Actuellement, la banque néerlandaise observe par exemple que :
- 7% de la flotte mondiale patiente à l’entrée des ports ;
- 11% des biens sont en attente sur des quais de chargement ;
- Seuls 46,1% des navires arrivent à l’heure prévue.
Qu’envisager pour l’année 2023 ?
Au cœur de cette situation émerge un paradoxe frappant. Diverses compagnies maritimes commandent des navires alors que le commerce ralentit.
Ainsi, les chantiers navals du Japon, de la Chine ou de la Corée du Sud s’emploient à livrer des centaines de navires. C’est notamment le cas pour MSC qui a commandé 126 navires dont la plupart sont des porte-conteneurs. Ces nouveaux bateaux permettront d’acheminer 1,7 million de conteneurs de 20 pieds (EVP) soit 38% de la capacité totale actuelle de l’entreprise genevoise… Au total, l’ensemble des navires commandés par les armateurs représente l’équivalent de 5 millions de conteneurs de 20 pieds (EVP). Cette production est égale à 27% de la flotte mondiale actuelle du commerce de marchandises.
On peut donc imaginer que les années 2023 et 2024 seront des années de surcapacités. En effet, si certains experts comme ceux du courtier Drewry envisagent une augmentation de la demande de transport de + 1,5% en 2022 et + 1,9% en 2023, d’autres sont moins optimistes. C’est notamment le cas des spécialistes de HSBC. Ces derniers estiment au contraire que les échanges maritimes seront réduits de – 2% cette année et – 3% l’an prochain.
Nous vous conseillons donc de rester agiles et à l’affût de l’actualité du commerce maritime pour éviter toute déconvenue face à une situation internationale incertaine.
